MIMESIS,UN DESIGN VIVANT
Centre Pompidou Metz
2022
Une exposition présentée au Centre Pompidou Metz
Commissariat d’exposition : Marie-Ange Brayer, conservatrice, en charge du design et de la prospective industrielle, Musée national d’art moderne-CCI, Centre Pompidou et Olivier Zeitoun, attaché de conservation, Centre Pompidou.
« Chaises longues
Objet emblématique du design organique, La Chaise est imaginée en 1948 par Charles et Ray Eames à l’occasion du concours International Competition for Low-Cost Furniture Design, organisé par le Museum of Modern Art à New York. Constituée de fibre de verre, matériau né des recherches effectuées au profit de l’armée américaine, La Chaise s’émancipe des formes rigides du Bauhaus alors dominant au profit des courbes épurées du biomorphisme.
Avec le Bone Chair Prototype (2006), conçu avec des scientifiques, Joris Laarman s’inspire de la croissance des os du squelette humain pour penser la structure de la chaise longue, repoussant les frontières entre vivant et design numérique. Plus récemment, les travaux d’Aurélie Hoegy témoignent d’un retour à l’artisanat et au «craft».
L’artiste utilise en effet la moëlle de rotin, issue d’une variété de liane endémique des forêts d’Indonésie réputée pour sa résistance et sa malléabilité : Wild Fiber Duchess (2020) conjugue une recherche sur la souplesse du matériau épousant les formes du corps et une démarche éco-responsable, respectueuse du cycle naturel de croissance du rotin. »
L’influence et l’imitation du vivant par le design, depuis la modernité, jusqu’à la fusion totale entre l’inerte et le vivant dans la création scientifique et industrielle actuelle, à découvrir dans une exposition autant historique que prospective …
Dès la fin du XIXe siècle, le biomorphisme – l’influence de la nature sur la représentation des formes artistiques – accompagne la modernité naissante. Dans le sillage du mouvement Arts & Crafts, architectes et designers du mouvement moderne européen créent des objets aux lignes courbes inspirées de la nature.
Tissant le lien du biomorphisme du design moderniste au biomimétisme d’aujourd’hui, voire à la biofabrication et à la recréation du vivant par le design numérique, l’exposition présente 400 oeuvres de 90 créateurs autour de l’évolution de la nature dans le design.
L’exposition réunit les grands designers de la modernité pour montrer la manière avec laquelle ce nouveau langage moderne puise dans la nature et les sciences ses formes organiques, en France, aux États-Unis, dans les pays scandinaves ou encore au Japon.
À partir des années 2000, le recours aux technologies numériques confère une dimension nouvelle à l’ornement. L’impression 3D offre aux designers des possibilités inédites d’ornementation inspirée de la nature, issues du développement auto-génératif de formes calculées numériquement.
À l’ère du numérique, la nature a fait place à la notion de vivant, qui se donne sous une nouvelle forme d’artificialité, entre l’inerte et l’animé, l’organique et le machinique. Le design recourt à la « biofabrication » : les bio-matériaux, fabriqués à partir d’organismes biologiques, comme les algues ou le mycélium de champignon, engendrent à présent de nouveaux objets durables et biodégradables.
C’est une mutation profonde du concept même de nature qui est interrogée dans ses liens avec la production technique et technologique, à travers les recherches les plus innovantes dans le domaine du design aujourd’hui.
MIMESIS. A LIVING DESIGN
Curators: Marie-Ange Brayer and Olivier Zeitoun
The group show, Mimesis. A living design brings together 400 works by 90 creators on the subject of the evolution of nature in design. From modern biomorphism to biomimicry, from biofabrication to the recreation of living things through digital design, this exploration is as much historical as it is forward-looking.
Nature and the living world are invited to Gallery 2 in the exhibition conceived by Marie- Ange Brayer, Senior Curator of the Design and Industrial Prospective department at the Musée national d’art moderne-CCI, Centre Pompidou and Olivier Zeitoun, Associated curator in the Design and Industrial Prospective department at the Musée national d’art moderne-CCI, Centre Pompidou.
From the iconic objects of modernism and their reinterpretation of nature to the most recent design exploring a new digital « naturalness » (Ross Lovegrove, Joris Laarman, Michael Hansmeyer…), the exhibition explores a profound shift in the very concept of nature, in terms of its links with technical and technological production, through the most innovative research in the field of design today.
At the end of the 19th century, biomorphism – the influence of nature on representation and artistic forms – accompanied the birth of modernity. The historical avant-gardes of the early 20th century emphasised the notion of organism along with the self-generation aspect in the creation of forms. This exhibition brings together the great designers of modernity to show how this new modern language
draws its organic forms from nature and science, in France, the United States, Scandinavia and Japan, from Alvar Aalto to Sori Yanagi. In 1930s France, Charlotte Perriand’s photographs captured the power of the material that inspired her design objects. In the United States, Charles and Ray Eames reinvented design with their organic shapes in the post-war period. At the same time, in France, Serge Mouille, whose exceptional pieces in the Centre Pompidou’s collections are being exhibited for the first time, was developing a biomimetic approach to lighting design. In the 1960s, pop art drew its hedonism from nature: from Verner Panton to Pierre Paulin, designers recreated an artificial nature through their creations, and filled their environment with installations resembling landscapes, marking a change of outlook.
In the mid-1980s, Andrea Branzi inaugurated a new form of « neo-primitivism » by directly incorporating natural elements, such as tree branches, into his work (Animali domestici, 1985). Nature itself, not just its representation, is now an integral part of the design object. Between nature and artifice are the Rêveries urbaines (2016) by Ronan and Erwan Bouroullec, which recreate an atmospheric « wonderland » and re-enchant the urban space.
Today, in the digital era, nature has made way for the notion of the living world, which presents itself in a new form of artificiality, between inert and animate, organic and machinic. Design is making use of « biofabrication »: biomaterials, made from biological organisms, now allow the creation of new sustainable and biodegradable objects.